Tony Yoka : Une victoire pour se relever, pas encore pour reconquérir

Samedi soir, à l’Adidas Arena de Paris, Tony Yoka a renoué avec la victoire. Face au Russe Arslan Yallyev, l’ancien champion olympique a décroché un succès aux points après dix rounds disputés. Un verdict unanime (96-94, 98-92, 97-93) qui ne masque pas les difficultés rencontrées, mais qui relance timidement un boxeur en quête de rédemption.

Depuis son sacre à Rio en 2016, Tony Yoka a tout connu : les projecteurs, l’euphorie d’un lancement médiatique orchestré comme une conquête vers les sommets, puis la chute brutale. Trois défaites consécutives — contre Bakole, Takam et Merhy — ont suffi à briser l’aura du « héros » français. L’engouement s’est effondré, le doute s’est installé, et avec lui une longue traversée du désert.

À 33 ans, Yoka n’a plus droit à l’erreur. Cette victoire contre Yallyev, modeste adversaire, s’inscrit dans une stratégie de relance prudente. Après deux combats loin des projecteurs en Angleterre, le Français revient dans l’arène parisienne avec une envie manifeste de se reconstruire. "J'avais envie de faire mieux, vous aviez envie que je fasse mieux", a-t-il reconnu devant son public, lucide, mais soulagé.

Ce succès n’efface pas les désillusions, mais il marque un tournant. Loin des discours triomphants d’autrefois, Tony Yoka avance désormais à pas comptés. Il lui reste à prouver qu’il peut encore peser dans une catégorie poids lourds où le niveau d’exigence ne pardonne pas.

Noah Djédjé