
Interview (première partie) Koné Oumar, athlète paralympique ivoirien, victime d'un accident de la route : « C’est moi qui ai payé tous les frais d’hôpital ! »
Près de deux semaines après l’accident dont vous avez été victime, comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Par rapport à il y a deux semaines, je ressens une légère amélioration, mais la douleur persiste, notamment à l'épaule. Le scanner a révélé une fracture, et je suis actuellement sous traitement. Le médecin suit l'évolution de mon état et attend les résultats d’une nouvelle radiographie pour décider si une immobilisation par plâtre est nécessaire. Mis à part cela, ma santé se stabilise progressivement. Les douleurs aux genoux et aux autres parties du corps commencent à s’atténuer, mais le chemin vers la guérison est encore long.
Pouvez-vous nous raconter comment l’accident s’est produit ?
Ce jour-là, c'était un dimanche, je faisais du sport comme à mon habitude. J'étais à vélo et je descendais le pont Général De Gaulle lorsque soudain, la portière d'un "gbaka" (minicar de transport en commun) roulant à vive allure s'est brusquement décrochée et est venue percuter violemment les roues de mon vélo. L'impact a été très brutal, et je suis tombé lourdement sur la chaussée. Je rends grâce à Dieu, car si je n’avais pas été à vélo, cette portière aurait pu m’arracher les jambes. Ce fut un choc violent et un moment de grande frayeur.
Qui vous a secouru après l’accident ?
Immédiatement après l’accident, le chauffeur du "gbaka" a tenté de prendre la fuite, mais heureusement, la vigilance des autres automobilistes et des passagers a permis de l’arrêter. Les sapeurs-pompiers ont été alertés, et pendant ce temps, le chauffeur et son apprenti ont essayé de m’amadouer en me proposant un billet de 10 000 Fcfa. J’ai refusé ! C'était un acte irresponsable de leur part. De plus, j’ai appris que leur véhicule n’avait pas de papiers en règle. Le chauffeur a dû se rendre à Adjamé après l'accident pour les chercher. L'affaire est actuellement en cours au 9e arrondissement en attendant la suite de la procédure judiciaire.
Comment s’est passée votre prise en charge au CHU de Treichville ?
Lorsque les pompiers m’ont transporté au CHU de Treichville, les médecins m’ont pris en charge et ont effectué les premiers examens. On m’a demandé de payer des soins, des ordonnances, des radios, des scanners, et d’autres examens. Cependant, malgré la gravité de mon état, on m’a demandé d’attendre jusqu’au vendredi pour voir l’évolution de ma blessure. J’éprouvais une douleur atroce, et cette attente était insoutenable. Face à cette situation et grâce à l’aide de quelques bonnes volontés, j’ai décidé de quitter le CHU et de me rendre dans une clinique privée pour recevoir des soins plus appropriés.
Comment avez-vous été pris en charge dans cette clinique ?
Dès mon arrivée à la clinique, les médecins m’ont immédiatement administré des calmants et ont pris en charge mes blessures avec plus de diligence. Aujourd’hui, je ressens une nette amélioration, même si j’ai encore des difficultés à bouger mon bras. Les soins sont de meilleure qualité, et cela me permet de récupérer plus sereinement.
Qui a financé vos frais d’hospitalisation et de soins ?
C’est moi qui ai tout payé ! J’ai dû prendre en charge l’ensemble des frais médicaux, que ce soit au CHU ou à la clinique. Heureusement, certaines personnes de bonne volonté m’ont apporté un soutien financier, mais cela reste un fardeau important.
Qu’en est-il de l’assurance du "gbaka" impliqué dans l’accident ?
On m’a demandé de fournir un certificat médical au 1er arrondissement pour enclencher la procédure d’indemnisation. J’attends de réunir tous les documents nécessaires pour pouvoir poursuivre cette démarche et espérer une prise en charge des dommages que j’ai subis. Mais jusqu'à présent, je n’ai encore reçu aucun soutien de leur part…
Réalisée par Noah Djédjé
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