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Interview/ Malick Daho, ancien basketteur: «La Côte d’Ivoire a les moyens d’imposer sa suprématie»

Il fait partie des légendes que le basketball ivoirien a connues. Malick Daho s’est ouvert à lequipetype.com pour évoquer la BAL, les Éléphants et la dynamique impulsée par la fédération.

La Côte d'Ivoire a pris part aux phases qualificatives de la BAL avec l'ABC en Libye, il y a quelques jours. Comment avez-vous jugé le groupe des Fighters, surtout dans son équilibre ?

C’est une poule qui était totalement en faveur de l’ABC, surtout que c’est une équipe qui a de l’expérience et s’est très bien renforcée. S’être imposé en Libye, en ayant gagné 3 matchs sur 3 et remporter cette Road to BAL était totalement dans leurs cordes.

Est-ce que les fans sont en droit d’attendre plus avec toutes ces stars réunies au sein de l’équipe ?

Bien sûr que oui, les fans de l’ABC peuvent s’attendre à de très bonnes choses. Quand on regarde l’équipe, quand on regarde les bonnes additions qui ont été faites avec les joueurs qui sont venus renforcer l’effectif déjà compétitif, oui les fans peuvent s’attendre à beaucoup plus. Je n’aime pas trop les stars, parce que les stars ça ne fait pas toujours une équipe, mais si ces joueurs parviennent à trouver de l’alchimie, au-delà même de la qualification en Libye, cela peut aller très loin.

Quelles sont les chances des Fighters de se qualifier pour les phases finales de la BAL2024 ?

Les Fighters ont toutes leurs chances pour se qualifier pour les phases finales de la BAL. Souvenons-nous qu'en 2023, pour deux malheureux lancer francs, l’ABC n’a pas pu accéder à la demi-finale, ce qui était dans leurs cordes.

Les dirigeants de L'ABC ont affiché leurs ambitions cette année. L'objectif est de remporter la BAL ou à minima, rester dans le carré d'as. Cet objectif est-il réaliste et réalisable ?

C’est une équipe qui se bonifie, qui progresse, et je pense que cette année, elle a tous les moyens d’aller loin dans cette compétition. Cependant, une chose est de le dire, mais il faut pouvoir le réaliser sur le parquet. Les autres équipes travaillent, il ne faut pas l’oublier, quoique l’objectif reste très réaliste.

Depuis l’année dernière, un nouveau vent souffle sur le basketball local. Comment observez-vous la dynamique impulsée par la fédération ?

Il y a de bonnes choses. Une nouvelle dynamique, un nouveau souffle au niveau du basketball ivoirien. C’est tout ce que nous souhaitons. Il y avait une équipe fédérale qui a travaillé, la nouvelle équipe est en train de faire monter le curseur notamment dans sa représentativité au niveau international, mais aussi sur le plan local. Nous voyons de bonnes choses qui se mettent petit à petit en place. J’ai bon espoir que le basketball ivoirien puisse briller à l’international. Mais qu’aussi sur le plan local, nous ayons des compétitions de haut volet.

Peut-on dire que le basketball ivoirien continue de façon significative son développement ?

Le basketball ivoirien est en train de se développer. Les joueurs progressent, les entraîneurs aussi. Les clubs se professionnalisent aussi, même si ce n’est pas toujours facile. La fédération qui est en train d’impulser une nouvelle dynamique. Le basketball a progressé, mais parfois le souci, c’est que nous sommes parfois trop pressés. Nous voulons voir les résultats tout de suite, mais il faut patienter. Il y a du travail qui se fait et je pense qu’il portera ses fruits.

De plus en plus de joueurs étrangers arrivent en Côte d'Ivoire, peut-on dire que le basketball est en train de retrouver son niveau, comme à votre époque ?

Les joueurs étrangers qui affluent en Côte d’Ivoire, c’est parce que les clubs sont en train de se développer, se professionnaliser. C’est une très bonne chose. Le niveau va atteindre des sommets et même dépasser celui qu’on a connu. A notre époque, il y avait moins de moyens, les joueurs n’étaient pas des professionnels. Nous étions étudiants ou travailleurs.

Pour vous, quels sont les aspects à toucher pour améliorer la dynamique ?

L’amélioration de cette dynamique passe par l’organisation. Si les clubs sont organisés, la progression ne peut pas s’arrêter. S’organiser, c’est avoir le minimum, c’est-à-dire avoir un siège, une adresse fixe, un compte en banque au nom du club et non à celui d’un individu. S’organiser sur le plan informatique pour qu’on ait des traces, de sorte à avoir un suivi de la carrière des jeunes joueurs. Ce sont ces choses qui attirent les sponsors. Je vois l'amicale des entraîneurs qui engage des activités pour faire progresser les coaches, c’est très bien. Si les coaches progressent, le niveau des joueurs va aussi progresser et tout le reste suivra, et nous aurons de belles compétitions. C'est dire que tout passe par l’organisation.

Premier au niveau africain avant les olympiades, l'équipe des Eléphants ne parvient pas à jouer les JO. Comment jugez-vous cette non-participation ?

Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est deuxième nation africaine, derrière le Sud Soudan, avec sa performance aux JO. Pourquoi nous ne sommes pas parvenus à jouer les JO, je dirais que cela dépend des groupes de qualification. Les qualifications et les JO eux-mêmes sont très relevés. Ce n’est pas parce que la Côte d’Ivoire n’a pas une bonne équipe, mais simplement parce que nous sommes tombés dans un groupe assez relevé avec des adversaires qui se sont avérés meilleurs.

Après une médaille d'argent à la dernière Coupe d'Afrique, peut-on aujourd'hui prétendre à un autre titre continental ?

Bien sûr que oui, la Côte d’Ivoire a les moyens de prétendre à un titre continental. Il y a 3 ans au Rwanda, nous y sommes passés tout proche. La Côte d’Ivoire n’était pas loin de remporter la finale. En continuant sur cette lancée, ils peuvent y arriver, en tout cas chez les hommes. On ne va pas se le cacher, ailleurs aussi, ça travaille. Le prochain Championnat d’Afrique aura lieu en Angola. Les Angolais, les Sud Soudanais, toutes les autres nations ne seront pas simples à battre.

Quels sont les aspects qui doivent être travaillés pour que l'équipe de Côte d'Ivoire arrive à s'imposer sur le continent ?

Je ne pense pas qu’il y ait des aspects particuliers à travailler. Le talent est là, le travail se fait. Je pense qu’il faut prier pour avoir nos meilleurs joueurs au meilleur moment, ce qui n’est pas toujours simple. L’autre aspect, c’est la préparation mentale, parce que c’est quelque chose qu’on a tendance à négliger. Quand je le dis, je parle d’une préparation mentale scientifique, pas avec les gris-gris et autres, à l’africaine. Globalement, nous avons ce qu’il faut pour nous imposer sur le plan continental.

Réalisée par Noah Djédjé

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