Skip to main content
Gbagbi Ruth

Gbagbi Ruth, taekwondo-in : «Ce que je demande aux Ivoiriens pour les JO de Paris 2024»

Double championne du monde, double médaillée olympique, 7 fois championne d’Afrique, sans compter les nombreux autres titres glanés çà et là. Gbagbi Ruth Marie-Christelle a toujours faim de victoires et de médailles. Avant les JO de Paris 2024, la taekwondo-in s’est confiée à Lequipetype.

Double championne du monde, double médaillée olympique, 7 fois championne d’Afrique. Avec tous ces titres glanés, comment vous sentez-vous au moment où le monde entier marque une pause pour les femmes ?

C’est une fierté pour moi, et je prie Dieu, pour voir plusieurs autres célébrations du 8 mars, pour voir l’évolution des droits de la femme. Nous sommes invitées à des rencontres, pour se rendre compte de ce qui est fait pour les droits des femmes, réfléchir sur les solutions, quant aux droits qui ne sont pas encore acquis. En tant que championne taekwondo-in, c’est un plaisir d’être entre femmes pour célébrer ce 8 mars 2024. Les femmes revendiquent plusieurs droits qui ne sont pas encore totalement acquis.Gbagbi-Ruth-1.jpg

Qu’est-ce qu’il reste à faire pour que les femmes tendent vers la satisfaction, en termes de droits selon vous ?

Il y a beaucoup à faire. Vu que je suis sportive, je pense qu’il faut mettre les moyens pour intéresser davantage de femmes dans la pratique sportive. En tant que dirigeantes, supportrices, athlètes, il faut qu’il y ait l’égalité des chances, vis-à-vis des hommes. De la transparence salariale, des primes, créer les mêmes conditions de travail autant pour les femmes que pour les hommes.

Après 2 médailles de bronze aux derniers Jeux Olympiques, vous êtes qualifiée pour Paris 2024. Quels sont les objectifs pour ces olympiades ? 

Mon objectif pour Paris 2024, c’est déjà d’arriver à cette compétition, dans les meilleures conditions possibles. Là je me prépare à fond. A chaque entrainement je me surpasse, pour arriver en pleine forme à Paris. Pour moi, en tant que croyante, le résultat, c’est Dieu qui le décidera. Moi je ferai ma part, je me donnerai à 100% à chaque combat.

Expliquez-nous un peu dans quel état d’esprit vous étiez, lors des différentes compétitions de qualification pour ces JO, surtout que vous n’étiez pas physiquement à 100% ?

En début d’année, disons que je savais que je pouvais me qualifier directement, vu que mon ranking était assez conséquent. J’étais classée 3e au niveau mondial. Mais au fil du temps, j’ai contracté quelques blessures, qui m’ont empêchée de disputer certaines compétitions. J’ai logiquement régressé au niveau du ranking. Cela m’a conduite à beaucoup combattre sous pression, en fin d’année, parce que je voulais rester parmi les 5 premiers de ma catégorie. En décembre dernier, par la grâce de Dieu, j’ai pu obtenir ma qualification directement et rester aussi parmi les meilleures.

Qualification acquise, objectifs fixés, qu’en est-il de votre préparation aujourd’hui ?  

Je voudrais saisir l’occasion pour remercier l’Etat de Côte d’Ivoire, le Président de la République, Alassane Ouattara et la Première dame, Dominique Ouattara, qui me soutiennent dans mon parcours et dans ma préparation olympique. Là, je me prépare en Espagne, à Palma de Major. C’est de là-bas que je vais rallier Paris. Pour dire que ma préparation se passe très bien, dans les conditions idéales.

Il y a plusieurs taekwondo-in qui feront partie de l’équipe nationale. Qu’en est-il de la préparation de tout le groupe ?

Il faut dire à ce niveau que chacun a sa préparation, et je n’ai pas vraiment le programme des autres.

Vous allez à ces JO en équipe, comment est-ce que vous vous préparez psychologiquement ? Comment vous les anciens, vous parlez aux jeunes ?

Je suis très ouverte à mes jeunes frères et sœurs. Ils viennent vers moi pour prendre conseils, c’est avec plaisir que je leur parle. Je leur partage quelques techniques, je les encourage, parce que c’est très important, et je les motive surtout. Batili Astan par exemple est une petite sœur avec qui j’échange beaucoup. Quand je peux, je participe à son développement et son épanouissement. 

Ruth_Gbagbi_taekwondo.jpegRevenons un peu à votre dernier combat aux JO en 2021. Qu’est-ce que vous vous dites, au moment de monter sur le tatami ?

C’était le même état d’esprit à Rio en 2016. Je venais de perdre ma demi-finale, et j’ai été repêchée. C’était donc un sentiment de découragement après une défaite, mais en même temps la joie d’une seconde chance que Dieu m’offre, pour ne pas rentrer au pays les mains vides. C’était donc un sentiment partagé. Mais quand tu veux honorer le pays, tu oublies la défaite et tu pars au combat, c’est ce que j’ai fait.

Deux médailles de bronze, au moment d’aller à Paris, est-ce que vous n’avez pas quelques appréhensions ? Dans la tête est-ce que vous ne vous demandez pas si vous pourriez franchir l’étape du bronze pour l’or ou l’argent ?

Non, pas du tout ! Je suis vraiment reconnaissante de ce que Dieu m’offre, de mon parcours. Avec ces deux médailles, je suis entrée dans l’histoire de mon pays, donc c’est une satisfaction pour moi. Quand je pars à Paris, je pars pour me donner à fond pour un meilleur résultat. Je n’ai aucune appréhension.

Vous êtes l’une des figures de proue du taekwondo ivoirien et même mondial. Comment vous sentez vous vis-à-vis des enfants, des jeunes apprenants, qui veulent marcher dans vos pas ?

Ça fait vraiment plaisir. Depuis notre retour en 2016, avec nos deux médailles Olympiques, Cissé Cheick et moi, on a vu l’engouement autour du taekwondo en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, lorsque mes jeunes frères et sœurs me voient, ils me disent que je suis leur idole, ils s’inspirent de mon parcours. Ça fait vraiment plaisir. Moi également, je me suis inspiré du parcours de Didier Drogba, et aujourd’hui, j’inspire les autres. S’inspirer c’est bon, mais lorsqu’on inspire les autres, c’est encore meilleur. Je continue de partager ce que Dieu m’a donné.

Paris 2024 c’est dans quelques mois, on a vu l’engouement pendant la CAN, on ne va pas forcément exiger la même ferveur, mais qu’est-ce que vous attendez des Ivoiriens à l’entame de ces Jeux Olympiques ?

Je demande aux Ivoiriens de se mettre autour de la délégation ivoirienne pour ces JO de Paris 2024. De soutenir les athlètes à chaque étape de leur participation. S’unir pour la victoire de la Côte d’Ivoire.

Réalisée par Noah Djédjé

Pin It
  • Vues : 1950