À toi Emerse Faé/ Les vertus de la simplicité
La matérialisation des vertus de la simplicité, on le doit à la pureté des intentions d'un certain Emerse Faé.
Tout est simple, pour quelqu'un de pas compliqué du tout, qui n'a que de bonnes intentions.
Qui n'a pas besoin qu'on lui demande d'aimer les siens, de connaître les siens, de tout donner pour les siens.
Il incarne cette lumineuse définition : La simplicité est la sophistication suprême.
Oui, il me rappelle la simplicité de ses grands devanciers, ses ancêtres : Séry Wawa, Konan Yobouet, François Tahi, Basile Wolé, Kahé Oulaï, Martin Gbonké Tia...
Les premiers qui me viennent instantanément à l'esprit, au moment où je prends place dans une cafétéria de Nabatieh pour laisser parler mon cœur.
Une simplicité, disais-je, que beaucoup de soit disant "experts" n'ont pas, malgré leurs compétences et expériences. Simplement parce qu'ils sont égoïstes, égocentriques, psychotiques, mal intentionnés, ou autres .
C'est pourquoi durant l'histoire, l'actualité nous apprend qu'un Mourinho, qu'un Ancelloti, qu'un Halilhodjzic ou je ne sais qui d'autres, (chacun de vous peut en citer) peut échouer lamentablement.
À force d'autoritarisme, cette volonté de tout ramener à soi, de soumettre les autres, ne choisir que des vassaux, très souvent ça coince, et ça se termine mal.
L'esprit de mercenariat s'installe petit à petit et "la compétence" va vers le plus offrant.
Une compétence complexe, noyée dans l'enchevêtrement de plusieurs maux.
Par contre, un Zinedine Zidane, qui a permis au Real Madrid d'enchaîner les trophées européens, possédait cette sophistication suprême.
Ce fameux, "faites vous plaisir les gars, oubliez que vous êtes en finale de ligue des champions..."
Il fait partie de ceux qui ont compris comme notre cher Emerse Faé qu'un footballeur heureux et motivé par la juste concurrence, le juste choix de son coach, le franc parler entre coéquipiers, le fait de mettre l'intérêt collectif au devant de tout, trouvera l'inspiration pour faire le geste qu'il faut, au moment qu'il faut.
Ces braves techniciens au service de leurs peuples adhèrent à cette philosophie qui démontre qu'un superbe contrôle, un dribble réussi, une frappe bien sentie, une libération dans l'espace... Sont bien plus efficaces et bénéfiques que toutes les théories et systèmes résumés dans un livre.
Je ne pouvais pas évoquer ce sujet sans vous parler, une fois de plus, de mon préféré, bien aimé et regretté professeur et grand frère, Luis Oscar Fullone.
Quand le public du Félicia découvrait "ses gamins", ses différentes formations, ce football cohérent solidaire, ce collectif qui fait briller les individus, ce public croyait à l'installation de laboratoires sophistiqués aux entraînements de l'Asec... Et bien, non !
Luis Oscar Fullone faisait tout simplement ressentir à ses joueurs qu'il était leur père, celui qui était là pour leur apprendre à se libérer, à se transcender. Et quand un jour, il prit le ballon dans ses mains pour demander à ses joueurs : "Dites-moi les gars, est ce que celui-ci (le ballon) se fatigue...?" L'atmosphère a commencé à rire, puis tout le monde a dit "non !". Fullone a donc ajouté, "alors pourquoi vous courez trop avec, faites-le circuler à volonté..."
Cette catégorie des grands hommes du football a compris que pour aider un footballeur à retrouver son instinct du football, il faut lui simplifier la tâche. Et quand chacun se retrouve, le collectif devient encore plus fort.
Chapeau Emerse, c'est ce que tu as réussi à faire, redonner le goût simple de jouer, sans surcharger les esprits !
Je vais te tutoyer :
" Après avoir injecter du sang frais en huitièmes (Kossonou, Séry, Gradel, Pépé ), tu as trouvé la formule idéale pour gagner à 10 contre 11 en quart (renforcement du bloc défensif et libération de Adingra et Diakité sur la fin) pour enfin te qualifier pour la finale en présentant ta formule préférée comme si tu débutais la compétition avec un nouvel esprit ( deux ailiers Gradel et Adingra avec Hammer en pointe), tu as vu juste en remarquant la nécessité de faire le jeu d'entrée face aux léopards...
Bonne continuation
Ton grand frère,
Nasser El Fadel
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