
Geremi Njitap : la revanche africaine face à Samuel Eto’o
Moins de deux mois après sa suspension par la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), Geremi Njitap a pris une éclatante revanche sur la scène continentale. Le 14 août 2025, l’ancien capitaine des Lions Indomptables a été reconduit pour quatre ans à la présidence de la FIFPro Afrique, lors du 19ᵉ congrès tenu au Caire, en Égypte.
Cette réélection n’est pas seulement un succès personnel : elle réaffirme l’influence de Njitap dans le syndicalisme des footballeurs africains. Le nouveau conseil d’administration, élu à l’issue de deux jours de travaux, compte notamment Teresa Caleb Ouko (Kenya), Magdy Abdelghani (Égypte) et Desmond Maringwa (Zimbabwe), reconduit à la vice-présidence aux côtés de Njitap.
Le contexte rend cette victoire symbolique. Le 18 juin dernier, la FECAFOOT de Samuel Eto’o l’avait suspendu pour cinq ans de toute activité liée au football au Cameroun, assortissant la sanction d’une amende de 10 millions de FCFA (environ 15 250 €). L’affaire trouvait son origine dans un incident survenu lors de la CAN 2024 en Côte d’Ivoire, lorsque Njitap avait été expulsé du vestiaire des Lions Indomptables à Bouaké.
Depuis, les relations entre Eto’o et Njitap – anciens coéquipiers et champions d’Afrique en 2000 et 2002 – se sont transformées en un affrontement ouvert, mêlant rivalité personnelle et tensions institutionnelles. En novembre 2024 déjà, le Synafoc, syndicat dirigé par Njitap, avait perdu sa reconnaissance officielle au profit d’une structure soutenue par la FECAFOOT.
Face à ce qu’elle considère comme un « usage abusif des sanctions disciplinaires à des fins politiques », la FIFPro avait publiquement soutenu Njitap en juin, appelant la FIFA et la CAF à garantir le respect des droits syndicaux et de la liberté d’expression.
Avec ce nouveau mandat, Geremi Njitap conserve un poste stratégique lui permettant de peser dans les instances du football africain. Une manière claire de rappeler qu’il dispose d’alliés solides et d’un réseau capable de contrebalancer l’influence de la FECAFOOT.
Noah Djédjé
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