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Demi-finales Euro 2024: La Roja ne se dit pas inquiétée par Kylian Mbappé et compagnie

De chouchou madrilène après avoir signé au Real Madrid, Kylian Mbappé pourrait devenir l’ennemi numéro un des supporters espagnols en cas de victoire de la France ce mardi, lors de la demi-finale de l’Euro 2024. Alors que la France affrontera l'Espagne pour une place en finale, la presse ibérique cherche plutôt à expliquer et commenter la méforme du capitaine des Bleus plutôt que de le dépeindre comme une grande menace.

Le cœur de la presse sportive espagnole a battu, chaque été, au rythme des choix de Kylian Mbappé. Partira, partira pas au Real Madrid, voilà qu'il est, depuis cet été, un joueur de la Maison Blanche. Les journaux pro-Madrid peuvent respirer, les pro-Barça peuvent se frotter les mains car leurs audiences devraient en bénéficier aussi. Sauf que le Français n'est pas encore arrivé qu'il affiche peut-être la moins bonne forme physique de sa carrière. Il est en train de passer au travers de cet Euro. Si bien que, plutôt que d'imaginer quels problèmes il pourrait poser à la Roja en demi-finale, jusque-là, les journalistes dépeignent plutôt un joueur en difficulté qu'autre chose.

Entre la fracture du nez du capitaine des Bleus et son état physique général trop mauvais pour faire profiter ses coéquipiers de ses qualités athlétiques, l'Espagne observe son sujet préféré enchaîner les non-matches. A commencer par les titres de presse acquis à la cause du club de Florentino Perez. "Kylian a eu quelques crises de colère, irrépressibles, mais qui ne se sont traduites par rien de positif", a écrit Marca, au lendemain de la victoire en quart de finale contre le Portugal, qui voyait un joueur frustré par ses limites. Et As en a rajouté une couche : "Pendant tout le match, le capitaine de l’équipe de France n’a pas pu donner la meilleure version de lui-même dans un tournoi où il a marqué à peine un but". Ajoutant qu'"on a plus parlé de Mbappé à propos de son arrivée au Real Madrid que de son parcours en Coupe d'Europe".

En réalité, en Espagne, on n'en fait pas des caisses. D'abord parce que la Roja concentre l'essentiel de l'attention, comme les Bleus dans l'Hexagone. Et puis, après trois étés à fantasmer une arrivée du Bondynois, c'est comme s'il était temps de prendre des vacances médiatiques. D'ailleurs, si elles sont toujours critiques, les plumes ibériques ne sont pas pour autant inquiètes. Par exemple, As tente des explications sur le trou d'air.

"Contre la Belgique, le match a montré une fois de plus que, en plus du masque pour protéger son nez, qui réduit sa vision du jeu, il n’est pas arrivé au tournoi sur le sol allemand dans la meilleure condition physique, a commenté le quotidien madrilène. Il faut ajouter qu’il est arrivé à l’Euro avec une gêne au dos et à la cheville. Si l’on tient compte du fait que son temps de jeu a été drastiquement réduit avec le PSG après avoir annoncé à Al Khelaïfi en février son départ à la fin de la saison, la réalité est qu’il est très difficile de voir une performance optimale de sa part", a-t-il conclu.

Plus que des excuses, certains ne semblent pas avoir la même grille de lecture que les journalistes français. "La meilleure version de Mbappé n'a pas encore été vue dans cette Coupe d'Euro, même si contre la Belgique il s'est montré très participatif et plus adapté à son masque, a analysé Marca après le huitième de finale. Il a fait face, il a toujours cherché le but... Après s'être cassé le nez à ses débuts, il a le vent en poupe", poursuit le journal. Surprenant.

Cerise sur le gâteau, même Mundo Deportivo, fier défenseur du Barça, s'est fendu d'un commentaire qu'on pourrait qualifier de positif si l'on se place du point de vue de l'atmosphère médiatique française du moment. Même s'il "traverse la compétition sur la pointe des pieds", il n'empêche que "Kylian Mbappé, soit parce que le masque le gêne, soit parce qu'il a atteint la fin de cette saison sans gaz, se montre plus comme un vulgaire footballeur que comme ce qu'il est : le meilleur du monde". L'Espagne l'aime déjà beaucoup. Mais attention car qui aime bien châtie bien.

Noah Djédjé

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