Demi-finale Euro 2024: Quelle Espagne face à la France
Après avoir battu le Portugal d'un certain Cristiano Ronaldo, (0-0, 5-3 aux t.a.b.), les Bleus de Kylian Mbappé défient l’équipe la plus impressionnante de ce début de compétition, qui a sorti le pays hôte allemand en quarts de finale (2-1, a.p.). L’Espagne brille, peut être un peu trop, au point de voir certaines de ses stars s'éteindre en cours de route.
La Roja a perdu des munitions face à la Mannschaft, en livrant un duel ultra physique. Physique, voire violent, lorsqu’au bout des prolongations Dani Carvajal a plaqué Jamal Musiala afin de tuer une contre-attaque allemande. Le Madrilène a écopé d’un second carton jaune, synonyme d’expulsion et de suspension pour la rencontre face à l’équipe de France. Privé d’une demi-finale au même titre que Robin Le Normand, également suspendu, et surtout Pedri. L’étoile barcelonaise a été éloignée de la pelouse par une blessure au genou gauche.
Il reste cependant des armes dangereuses à disposition de Luis de la Fuente. Le sélectionneur a rompu avec la tradition de la Seleccion du XXIe siècle et des préceptes de Luis Enrique en alignant deux purs et virevoltants ailiers. Nico Williams et Lamine Yamal apportent de la folie à une Espagne qui a souvent paru jouer au handball par le passé, redoublant les passes sans parvenir à fendre les blocs bas adverses.
L’ailier gauche de l’Athletic Club brille depuis le début de l’Euro. Le jeu léché de la Roja lui permet d’être trouvé dans des situations favorables pour exprimer ses talents de dribbleur. Il est notamment alimenté par Fabian Ruiz, transfiguré en comparaison du visage affiché par le milieu avec le Paris Saint-Germain. Derrière, la défense aussi sera défigurée, mais les arrières espagnols seront toujours secondés par le gardien Unai Simon, intraitable en quarts de finale.Tandis que Didier Deschamps rechigne à s’appuyer sur son banc de touche, De la Fuente a, lui, pu compter sur l’apport décisif de ses entrants contre l’Allemagne.
Dani Olmo et Mikel Merino ont créé la différence au tableau d’affichage. Scénario inédit, puisque les Espagnols n’avaient jamais trop tardé à prendre le meilleur. Au menu du parcours ibérique: un large succès inaugural contre la Croatie (3-0), une victoire plus maîtrisée que ne le dit le score face à l’Italie (1-0) en phase de poules ou du sérieux face à la surprise géorgienne (4-1) en huitièmes de finale. Ce duel avec Rodri et ses équipiers rappelle néanmoins de doux souvenirs aux Bleus. Pas question ici du dernier quart de finale de Championnat d’Europe disputé entre les deux nations en 2012. Au sommet de son art, la Roja d’Andrés Iniesta avait tranquillement dominé la France coachée par Laurent Blanc (2-0), deux ans après le fiasco sud-africain.
Noah Djédjé
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