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JO Paris 2024 finale 100m Dames: Quand Julien Alfred déjoue tous les pronostics pour s'emparer de l'or

Sa victoire historique et sa joie immense constrastaient complètement avec la détresse de Marie Josée Ta Lou-Smith, samedi 3 août 2024 au terme de la finale du 100m Dames de ces JO Paris 2024. Pourtant personne n'attendait Julien Alfred sur la plus haute marche du podium.

Contre toute attente, la sprinteuse a déjoué tous les pronostics en terminant à la première place du 100 m féminin, juste devant la grande favorite, l'Américaine Sha'Carri Richardson et sa compatriote Melissa Jefferson. Sous une pluie battante, elle a largement dominé la course reine des Jeux avec un chrono de 10'72, contre 10'87 pour la médaillée d'argent et 10'92 pour celle en bronze. En dix secondes d'éternité, Julien Alfred a permis de placer sa minuscule île des Caraïbes et ses 180.000 habitants sur la carte du monde. Elle a surtout offert à Sainte-Lucie son tout premier podium olympique de l'histoire depuis son entrée aux JO en 1996.

"Cela représente beaucoup pour moi et mon pays. Je pense que tout le monde est en train de célébrer ma victoire là-bas", a-t-elle réagi en zone mixte très émue de pouvoir ramener l'or à ce petit territoire situé au sud de la Martinique et au nord de Saint-Vincent et les Grenadines. Contrairement à la favorite de la finale, la flamboyante Sha'Carri Richardson, Julien Alfred était jusque-là peu connue du grand public. Mais ces résultats n'avaient cessé de progresser au cours des derniers mois. Cinquième du 100 m des Mondiaux l'an dernier, Julien Alfred était devenue championne du monde du 60 m en salle à Glasgow.

Ancienne star universitaire aux États-Unis avec l'Université du Texas, Alfred s'entraîne dans le groupe d'Edrick Floreal, en compagnie notamment de la Britannique Dina Asher-Smith et de l'Irlandaise Rhasidat Adeleke, prétendante au podium du 400 m. "J'ai une super équipe qui croit en moi", a-t-elle souligné. La jeune femme de 23 ans a dû se battre pour arriver à un tel niveau. Sur sa petite île, rien n'était prévu pour accompagner les athlètes. "Je n'avais pas de chaussures. Je courrais avec mon uniforme de l'école.

Nous n'avions pas d'équipements sportifs et de vrais stades", a-t-elle souligné devant les journalistes. Elle a ainsi dû quitter son foyer à 14 ans pour rejoindre 1 800 kilomètres plus loin la Jamaïque et son système scolaire, fabrique à sprinteurs. Julien Alfred a aussi été très marquée par le décès prématuré de son père, quand elle avait 12 ans. C'est à lui qu'elle a surtout pensé après cette victoire surprise. "Il n'a pas pu me voir lors de la plus grande soirée de ma carrière. Il a toujours eu l'espoir que je remporterais les Jeux olympiques et cela est arrivé. Cette médaille est vraiment pour lui", a-t-elle raconté en éclatant en larmes, saisie par l'émotion.

Noah Djédjé

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