Tiémoué Bakayoko à la sélection des Éléphants: " Je ne dis pas non, je ne dis pas oui…"
Ça peut ressembler à un appel du pied à la sélection des Éléphants qui vient de remporter la Coupe d’Afrique des nations 2023. Après avoir été catégorique, Tiémoué Bakayoko, le milieu international français de 29 ans, ne ferme plus la porte à un éventuel passage sous le maillot de la Côte d’Ivoire, son pays d’origine.
"D’une certaine manière, si je devais maintenant jouer pour la Côte d’Ivoire, j’aurais l’impression de me désavouer. Mais j’ai un peu évolué, je ne dis pas non, je ne dis pas oui…", a laissé entendre le joueur dans un entretien accordé à L’Équipe avant le match de Lorient face à Strasbourg, ce dimanche 18 février 2024. Pour resituer le contexte, le 28 mars 2017 alors qu’il jouait à Monaco, Bakayoko, né dans le XIVe arrondissement de Paris, avait disputé la seconde période du match amical entre la France et l’Espagne (0-2) au Stade de France.
Il avait alors remplacé Adrien Rabiot. Mais c’était une rencontre amicale et les règlements internationaux interdisent de changer de sélection seulement si on a disputé une rencontre en match officiel avec l’équipe A. Ce qui n’est pas le cas du Lorientais. Avant ça, il avait refusé un appel de la sélection nationale ivoirienne. Aujourd'hui, après quelques années, Tiémoué Bakayoko, plus que le règlement, se pose la question du choix du cœur, avouant au passage un grand regret en Bleu.
« L’équipe de France ? C’est mitigé, lâche-t-il à L’Équipe. Je ne suis pas tout à fait international, car je n’ai qu’une sélection. À Chelsea (NDLR, où il a évolué lors de la saison 2017-2018), j’ai été déçu de ne pas y retourner. La France est championne du monde et il y a un regret de ne pas l’avoir été. J’y ai cru, mais il y a tellement de joueurs de qualité, en France. Tu attends, tu bosses et tu acceptes. Quand je suis appelé, je suis plus proche de la Côte d’Ivoire, même si les Bleus restent le rêve ultime. »
Dans cet entretien, il a rappelé aussi à quel point il a hésité avant d’opter sportivement pour la France. « Quand on a une double nationalité, vous ne vous rendez pas compte comment c’est hyper difficile de choisir, poursuit-il. Entre le moment où Didier Deschamps m’a appelé et celui où j’ai dit oui, je n’ai pas mangé durant deux jours, j’avais la boule au ventre».
Noah Djédjé
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