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Iron Biby: Comment l’enfant moqué est devenu l’homme le plus fort du monde

Partout où il se trouve, il est facilement reconnaissable de par sa carrure et son style. Iron Biby est une idole au Burkina Faso. L’ex-enfant en surpoids, et moqué par ses camarades est devenu l’homme le plus fort du monde, qui fait la fierté de son pays. Médaille d’or autour du cou, le colosse de 32 ans a été accueilli, il y a quelques jours, par plusieurs ministres burkinabè à l’aéroport de la capitale puis par ses supporters.

Cet accueil princier faisait suite à la victoire de l’athlète, le 7 septembre 2024, à Birmingham, où il a battu son propre record du monde du «Log Lift», une compétition qui consiste à lever des troncs de bois, en soulevant 231 kg. Cheick Ahmed Al-Hassan, de son vrai nom, a découvert la musculation en 2009, à 17 ans, alors qu’il vient de s’installer au Canada pour y rejoindre son grand frère et terminer ses années de lycée.

Iron Biby, qui mesure 1,90 m, pèse plus de 180 kg et peut se vanter d’un tour de bras de 66 centimètres, est considéré par certains comme l’homme le plus fort du monde. Entre moqueries, ascension fulgurante, mode de vie à part et fierté nationale, voici tout ce qu’il faut savoir sur le parcours atypique de celui qui est devenu sextuple champion du monde de Log Lift. Iron Biby est unique et ses parents ont rapidement pu s’en rendre compte. Né le 20 avril 1992 à Bobo-Dioulasso, il pesait déjà 4,750 kg, un poids bien au-dessus de la moyenne des bébés qui se situe aux alentours des 3 kg. Et la corpulence de l’enfant n’a cessé de croître d’année en année.

«J’ai toujours fait beaucoup de sport et j’ai essayé de nombreux régimes, mais rien ne marchait», déclarait-il au Monde, il y a quelque temps. Complexé par son surpoids, il subit à longueur de journée les moqueries de ses camarades de classe, une période qui forge à jamais sa personnalité. Un jour, face à une nouvelle remarque, probablement celle de trop, le jeune garçon qui rêvait de jouer au basket en NBA, décide de réagir. «J’avais le complexe d’être très corpulent, je voulais transformer mon corps, alors j’ai commencé à m’entraîner doucement», expliquait Iron Biby.

Changement radical pour lui, il décide de transformer sa particularité physique en force. C’est à 17 ans que le Burkinabè découvre l’haltérophilie. Au Canada où il vit avec son frère, il entreprend un cursus universitaire. En parallèle, il est contraint de travailler en tant que vigile de nuit dans les casinos pour pouvoir subvenir à ses besoins et payer son loyer. Malgré ces empêchements, Iron Biby progresse rapidement et même très rapidement. En 2014, il est âgé de 22 ans quand il décroche son tout premier titre mondial dans la catégorie junior.

Ses performances ?

Il a dominé la concurrence en soulevant 240 kg en développé couché et 340 kg en soulevé de terre, «une charge rare pour les jeunes de mon âge», comme il le précisait. «Ce même jour, si on devait faire le classement avec les séniors, j’allais être classé 2e du monde. Mais vu que je ne suis pas senior, on ne m’a pas classé en catégorie senior.»

Sa carrière est bel et bien lancée, et depuis, il ne s’est plus jamais arrêté. En 2018, Iron Biby inscrit même son nom et celui de son pays dans le Livre Guinness des records, après avoir soulevé à 82 reprises un être humain de 60 kg en l’espace d’une minute. Et les records, le Burkinabè vient d’en faire tomber un nouveau récemment, lors des championnats du monde de Log Lift qui se sont déroulés le 7 septembre à Birmingham. Déjà détenteur de la précédente marque, Cheick Ahmed al-Hassan Sanou est parvenu à soulever un tronc de 231 kg. Une prouesse dans ce sport qu’il domine maintenant depuis près d’une décennie.

De quoi le rassasier ?

Non, toujours pas, puisque «maintenant, l’objectif pour moi, c’est 240 kg», livrait-il au sortir de la compétition.

Noah Djédjé

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