CAN 2025-Entre géants africains et outsider ambitieux : Un Groupe F sous haute tension

Le Groupe F de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations s’annonce comme l’un des plus explosifs du tournoi. Côte d’Ivoire et Cameroun, deux mastodontes du football africain, y disputeront un duel d’influence, sous l’œil attentif d’un Gabon décidé à jouer les trouble-fêtes. Dans cette poule où aucun faux pas ne sera permis, la moindre faille, la moindre étincelle, peut faire basculer la hiérarchie annoncée.

Côte d’Ivoire : la puissance assumée du champion en titre

Les Éléphants abordent la CAN 2025 avec l’assurance d’un champion, mais aussi avec la pression de devoir confirmer. Le sélectionneur Emerse Faé dispose d’un effectif dense, expérimenté, et parfaitement rompu aux exigences du haut niveau. Dans l’entrejeu, le trio Kessié – Fofana – Sangaré constitue un noyau dur parmi les plus performants du continent. La défense, solide et pleine d’automatismes, sera renforcée par le retour de cadres offensifs capables de faire basculer un match, à l’image de Wilfried Zaha.

Mais les champions d’Afrique ont aussi leurs zones d’ombre. Leur principale faiblesse reste une inconstance tactique observée lors certaines rencontres, doublée d’une pression populaire immense, héritage de leur statut. Dans les moments décisifs, cette tension peut freiner leur expression collective et perturber leurs plans.

Cameroun : un géant en transition, mais toujours imprévisible

Les Lions Indomptables n’avancent pas masqués. Leur réputation d’équipe qui se sublime lors des grandes compétitions reste intacte. Portés par un état d’esprit combatif et une culture de la gagne presque viscérale, les Camerounais demeurent des adversaires redoutables, quel que soit le contexte. Leur secteur offensif, historiquement explosif, est souvent la clé de leur domination psychologique et sportive.
Cependant, la préparation camerounaise a été secouée par une instabilité chronique. Entre problèmes de gouvernance, transition générationnelle délicate et limogeage de Marc Brys à seulement quelques semaines de la compétition, rien n’a été simple. La liste dévoilée par David Pagou, sans plusieurs cadres — André Onana, Vincent Aboubakar, Moumi Ngamaleu ou encore Michael Ngadeu — pourrait fragiliser l’ossature de l’équipe. Une situation qui ouvre la porte à l’incertitude… mais aussi à une possible renaissance, comme le Cameroun en a souvent l’habitude.

Gabon : l’outsider qui peut renverser la table

Relégué au rang d’outsider, le Gabon arrive sans pression mais avec un atout de taille : Pierre-Emerick Aubameyang. Capable d’un éclair génial à tout moment, l’attaquant reste le facteur X d’une équipe qui, bien organisée défensivement, attend la moindre opportunité pour frapper en contre.

Les Panthères misent sur une structure tactique compacte, disciplinée et difficile à bouger. Leur défi majeur reste toutefois la profondeur du banc et la constance physique. Si Aubameyang est muselé ou si l’équipe doit courir après le score, les limites pourraient rapidement apparaître face à des adversaires plus armés.

Un duel de titans… sous surveillance

Au final, la bataille pour la première place devrait logiquement se jouer entre la Côte d’Ivoire et le Cameroun. Mais réduire ce Groupe F à un simple duel serait une erreur. Le Gabon, dans son rôle d’arbitre imprévisible, possède les armes pour faire trébucher l’un des favoris  voire chambouler l’ordre établi.
Dans cette poule où les ambitions sont immenses et les risques permanents, un seul élément est certain : le spectacle sera total.

Noah Djédjé